Journée de lutte contre les violences faites aux femmes

Publié le 25 novembre 2025 à 14:55

Traverser, Comprendre, Transmettre : mon regard de femme et de doula en cette journée de lutte contre les violences faites aux femmes

Aujourd’hui, la société met un mot, une lumière, une date sur une réalité qui traverse la vie de trop de femmes.
Une réalité que j’ai connue. Une réalité qui m’a marquée, transformée, mais qui n’a jamais réussi à m’éteindre.

En tant que femme, mère, doula et accompagnante, cette journée n’est pas qu’un symbole.
Elle est un rappel.
Un engagement.
Et un héritage pour les générations qui suivent.

Les violences que l’on ne voit pas toujours

Avant même de devenir mère ou doula, j’ai appris malgré moi que le corps d’une femme peut devenir un terrain d’attaque.
On m’a jugée, rabaissée, humiliée parce que j’étais une femme grosse. Comme si mon corps était public. Comme s’il racontait une histoire que je n’avais jamais écrite.

Ces violences-là sont silencieuses.
Sociales.
Insidieuses.
Elles s’infiltrent partout : dans les remarques, les regards, les attentes, les injonctions.

Et puis il y a d’autres violences. Celles qui entrent dans l’intime. Celles qui brûlent de l’intérieur.
Celles que j’ai connues au sein de mon couple.
Celles qui s’installent doucement avant de dévorer tout l’espace : la peur, la honte, le doute, la perte de confiance, l’isolement…
J’ai quitté cet environnement pour me protéger, pour protéger mon enfant. Mais ce genre d’histoire laisse une empreinte.

Aujourd’hui encore, je témoigne parce que la justice me le demande.
Je témoigne aussi parce que d’autres femmes ne le peuvent plus.
Et parce que le silence, lui, ne protège personne.

Devenir doula : transformer la douleur en présence

Mon métier n’est pas arrivé par hasard.
Il est né de tout ce que j’ai traversé, de tout ce que j’ai compris, et de cette envie farouche que plus aucune femme ne se sente seule dans ses combats — même les plus invisibles.

Accompagner les femmes, c’est leur offrir un espace sans jugement.
C’est accueillir leurs histoires sans les comparer.
C’est entendre leurs peurs sans minimiser.
C’est voir leur force même quand elles pensent ne plus en avoir.

Quand une femme me parle de ses limites, de ce qu’elle ne veut plus, de ce qui lui fait peur, je comprends.
Pas en théorie.
En vécu.

Et cette compréhension guide mon écoute, ma douceur, ma façon d’être auprès d’elles.

Ce que je veux transmettre aux générations à venir

Je veux que nos filles sachent qu’elles ont le droit d’exister pleinement, de prendre leur place, d’être aimées sans être blessées.
Je veux que nos fils apprennent qu’aimer, ce n’est jamais posséder.
Je veux que le mot “respect” cesse d’être un concept pour devenir une évidence.

Nous luttons aujourd’hui non seulement pour réparer, mais aussi pour prévenir.
Pour casser les modèles toxiques.
Pour offrir un futur plus juste, plus serein, plus sûr.

Et chaque accompagnement que je fais, chaque femme que je rencontre, chaque histoire que j’écoute contribue à construire ce futur-là.

Pour finir

Si je partage ce morceau de mon histoire, ce n’est pas pour me mettre en avant.
C’est pour rappeler que la violence prend mille formes.
Qu’elle peut toucher n’importe quelle femme, quel que soit son âge, son corps, son histoire.
Et qu’aucune ne devrait avoir à la traverser seule.

Aujourd’hui, je suis debout.
Je suis entourée.
Je suis engagée.
Et j’accompagne celles qui cherchent, elles aussi, à se relever, à se reconstruire, à reprendre leur puissance.

La lutte continue.
Pour nous.
Et pour celles qui grandissent derrière nous.

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